Dimanche à La Bibliothèque du Peuple, nous parlerons, qui veut et qui vient, de rencontres que l’on aurait pu opérer avec Dario Fò. Cher dramaturge iconoclaste et libertaire. Et comme pont jeté vers ces rives désormais inaccessibles, l’on ne lira pas « Mort accidentelle d’un Anarchiste ». Nous en évoquerons les souvenirs, les témoignages, et les échos qui raisonnent aujourd’hui.
L’anarchiste Pinelli, jeté en pâture d’une justice féroce. Un attentat imputé à desseins aux anarchistes pour déclencher la répression ciblée. Collusions de l’état avec l’extrême droite à la manière d’un False Flag. L’on ne saura certainement jamais qui se dissimulait aux devers de l’exécution d’un innocent. L’on ne saura jamais pourquoi au fond sont morts tant d’innocents.
Ce que l’on sait, par la distanciation critique, ce sont les dispositifs qui s’installent. Les lignes qui bougent pour tresser une nasse qui nous enserre et se réduit inéluctable. Empêtrés dans ses mailles, entravés dans nos mouvements et nos pensées, le puzzle se constitue qui trace la silhouette de la pensée distribuée.
Il y a dans la tragédie de l’attentat de Piazza Fontana, à Milan le 12 décembre 1969, les germes de ce qui nous attends ou plutôt qui nous précède déjà, implicitement, et qui si l’on y prête attention, par contagion et par effet domino finira de se résumer à un chemin unique et non réversible.
Dimanche l’on fait rebrousse chemin et rebrousse poil. Rejoins-y toi et somme ton esprit critique.