1907|1917|1937|1977…
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Cet aveuglement, annonçait peut-être l’ère qui nous assiège désormais. Sa formulation, les signaux que d’aucun ont dénoncé en leur temps, restés inaudibles dans le concert de propagande mystico-belliciste de l’époque. L’on parlait de «Nouvelles Croisades» devinions-nous les retours funestes analogues sur le plan rhétorique qui surgiraient? Et ce déni considérable fécond des ignominies qui partout s’abattent…
Certain.e.s continuent de dire qu’il n’existe plus de classes sociales. Mais observons qui sont les plus touchés, qui sont les victimes et qui sont les bourreaux ; nervis et commanditaires. Sont-illes semblables? Certes non.
D’autres se gargarisent de ré-information. Opérant et semant la confusion. Oui c’est un temps propice pour qui tente de capter le plus grand nombre. La réflexion critique acculée dans les recoins, alors qu’abondent les hérauts de la vacuité sur le net. Haters et punch-line. Aigreurs et ego-manies.
L’on doit reconquérir chaque portion de terrain. Mot après mot, concept après concept, espace après espace. Le travail de la pensée pour façonner des outils nouveaux, capable d’infléchir les pièges, de résister et de résilier.
1937 il y a 80 ans. Guernica.
Guernica. Créée par Pablo Picasso «entre le 1er mai et le 4 juin 1937, à Paris, en réponse à une commande du gouvernement républicain de Francisco Largo Caballero pour le pavillon espagnol de l’Exposition universelle de Paris de 1937. Cette toile monumentale est une dénonciation engagée du bombardement de la ville de Guernica, qui venait de se produire le 26 avril 1937, lors de la guerre d’Espagne, ordonné par les nationalistes espagnols et exécuté par des troupes allemandes nazies et fascistes italiennes.*». Huile sur toile d’un format de 349,31 sur 776,61 cm.
Une reproduction du tableau siège à l’entrée du Conseil de sécurité des Nations unies à New York. Elle y a été placée en 1985 pour rappeler les horreurs de la guerre.
Le 5 février 2003, elle fut recouverte d’un grand voile bleu lorsque Colin Powell et John Negroponte ont tenté de trouver des appuis à la guerre en Iraq au Conseil de sécurité. Selon les diplomates américains, « il serait inapproprié que Colin Powell parle aux médias du monde de la guerre en Iraq entre l’image d’un cheval agonisant et celle d’une mère tenant son enfant mort entre les mains », prétextant qu’un fond bleu conviendrait mieux à la diffusion télévisée que les couleurs grise et noire du tableau.
Ce jour là, l’on a quitté le domaine du libre arbitre et de la pensée critique pour endosser celui de la propagande, du prosélytisme et de l’irrationnel. Aujourd’hui, nous sommes loin du solde de tout compte…