La police parade, les casseurEs passent

Du bicentenaire et de son défilé de la police genevoise. Ce 04 octobre 2014, une parade de la police en Grand Uniforme et le contre-défilé festif un peu turbulent tinrent le pavé à Genève. Relecture d’un détail de la nano-histoire. Histoire d’en rire. Ou pas.

La Police parade, les casseurEs passent

Allez, plutôt que l’invective, les rabougrissements, les turgescences incongrues ou aigries. Allez pour cette fois, essayons la distance.

Qu’est ce donc que cela dit de nous, qu’est-ce que cela raconte du corps social, des rapports à sois, à autrui, à la cité, à l’autorité, à la loi ? Est-ce là, tiens, cette singularité urbaine, la proximité, la promiscuité spatiale qui rend nerveux ?

Et l’on commence avec la police. Pour rappel, le défilé était encore sur la sellette il y a peu. Oui, les policiers en colère, hirsutes et débraillés, tels des communards grévistes agressif/ves usent de gesticulations pour bien dire leur colère quant aux privilèges étriqués à leur sens dont ilLes sont l’objet. Mécontente, la maréchaussée fit grève. Menaçante même, comme il s’entend d’un corps de métier qui habituellement nous les brise, les grèves. Aventureux et contestataires, et surtout dans un registre bien connus dans ces sphères : le chantage.

Par ailleurs, chef Maudet s’en égosillait, rubicond d’aigreur que la piétaille lui tienne tête. Et vissé dans son pusillanime esprit de corps de s’imaginer à la tête des cortèges en rangs d’oignons et en costumes de parade. Viril et fier ; et c’est peu dire.

La parade allait-elle se com-pro-mettre ?

Mais bien entendu donc qu’elle aurait lieu! Les enjeux impérieux n’ont laissé aucun doute. Le défilé à Maudet se tiendra droit et raide comme l’injustice qui règne et dont on n’évoquera pas le souvenir indigent d’un passé égal au présent. C’était donc un fake. Du vent et de la poudre. Une béance formidable, un gaz à peine incommodant..

De la communication. L’on en est réduit à ça. De la propagande à vil coût ! De la démesure teintée de mégalomanie démagogue. A l’égal des galons qui ornent les uniformes.. « moi j’en ai plus, et des plus grands et des plus gros ».

Une police pour le peuple. Au peuple dit-il. Si tel fut le cas ; les pandores seraient épris de liberté et de justice, humbles et consciencieux ; aucune dérogations à la lois, ni privilège de corps n’auraient cours. Il est charitable ici de ne point les énoncer les abus dégradants, les attitudes déplacées, les failles continuelles et les déviances perpétuelles qui caractérisent à voiture, à moto ou à pied, la volaille d’ici et d’ailleurs d’ailleurs.

Alors célébrer une agape apocryphe ; défiler ventre dedans et ruban dehors, parmi ses pairs sélectionnés et exclusifs n’est que peu enclin de rassembler la police, capricieuse s’il en est, de la plèbe quand bien même celle-ci, émoustillée et aveuglée, en aurait l’œil humide.

Les rapports sociaux sont au plus mal, ainsi que l’on voulu ces vieilleries d’édiles, Maudet en tête, qui n’ont bien entendu ni la capacité, ni l’esprit, ni la contenance, l’humilité, la générosité, l’empathie, la diligence, la discrétion, la retenue, la proportion du commandement, notion quoi qu’il en soit nocive, désuète et inopérante s’il en est.

A diviser pour mieux régner, ces ersatz de stratèges autoproclamés sont équidistant du pathétique et du paléolithique. Il ne représentent rien d’autre que leur propres fantasmes d’un passé écorné et d’un réel qui n’habite que dans leurs représentations biaisées et erronées du monde qui les entoure. S’il fallu qu’ils soient utile un peu, d’abord ça se saurait, et ensuite, ils saisiraient pelles et pioches pour se joindre et construire humblement avec tout le monde, les fondations du monde nouveau que l’on porte dans nos coeurs.

Et les turbulentEs adulescentEs ? De quoi en déboule-t-il ?. Incompressible et incompréhensibles d’abords pour eux-elles même, tapageurEs par défaut, éconduitEs partout, révulséEs toujours; point une once d’idée en réalité. L’action ne prime point. Elle seule existe, en tant que telle, telle quelle, sans autre justification qu’elle même. La symétrie est inacceptable. Le champs sociétal immaculé et hygiéniste n’est pas une option. C’est l’abysse. Comment se tenir à l’équilibre lorsque tout bascule, que tout choit.

Rien de bien grave au fond ni rien d’encore moins significatif. Rien de rien quoi. Et l’on voudrait nous vendre ce non-événement comme la révolution ? Hordes d’anarchistes qui dépeuplent. Guérilla urbaines ; feu et lumière, tohu-bohu généralisé et péril séditieux !

En fait il ne s’est rien passé avant hier. Rien que les broutilles habituelles, les hoquets convenus de petits jeux inertes, inutiles et invertébrés qui continuent d’animer les animosités consensuelles, qui figent dans leurs inexpugnables et sempiternels rôles les vieux, les jeunes, les autorités, les insolents les insoumis, les les et les autres. Que dalle ! Nada. Et tout s’écoule toujours ! /Panta Rei/ *

Déjà ça me fait une belle jambe et ensuite, Le schmilschmilschmilschlickblick…. !

Ou alors ?!!

 

*Pantan Rei, Héraclite, plutôt sympa l’appeau.